La diversification des mouvements sociaux

 

 

Objectif : Pourquoi peut-on dire que les mouvements sociaux se sont diversifiés ? Quels sont les nouveaux enjeux, les nouvelles formes ou encore les nouveaux outils développés par ces nouveaux mouvements sociaux ?

 

 

 

 

 

Questions :

 

 

Rappeler ce que sont les Nouveaux Mouvements sociaux (NMS)

Caractériser les NMS : enjeux, organisation, modes d’actions…

Comment évoluent les NMS au cours du temps ? Est-ce que cela signifie une remplacement des conflits du travail par les NMS ?

 

 

 

 

Doc. 1 :

1.1. Pour chaque acteur, préciser quels sont les acteurs en présence et les enjeux de la mobilisation.

 

1.2. Déduire de la question précédente que les enjeux se sont transformé au cours du temps. A quels domaines touchent les enjeux présentés dans les photographies ? En quoi se différencient-ils des enjeux traditionnels des conflits sociaux ?

 

 

Doc. 2 :

2.1. Qu’est-ce qui caractérise les nouveaux mouvements sociaux, selon Ronald Inglehart ? (enjeux, structure de l’action, acteurs…)

 

2.2. Donner des exemples de mouvements caractérisés par ces valeurs post matérialistes.

 

 

3.1. A l’aide du vocabulaire suivant, remplissez le texte à trous : culturels, temps de travail, qualité, matérialistes, identité, libre, salariale, post-matérialistes, décalage, conditions, syndicales, défense, féministes.  

 

 

 

       Avec le mouvement ouvrier, les revendications étaient principalement …………………... Les revendications salariales évoluent peu au cours des deux siècles. Les changements tiennent aux formes d’intégration des ouvriers dans la société salariale.

 

- La revendication………………………est, sur la longue durée, presque hégémonique jusque dans les années 1970. au cours du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe, les ouvriers cherchent à défendre le niveau de leur rémunération, contre les baisses et les retenues. Pendant les Trente glorieuses, la majorité des revendications se rapportent au salaire, avec un comportement plus offensif et la volonté d’obtenir des garanties plus solides. A partir des années 1970, la demande classique d’une augmentation est devenue moins fréquente comparativement à des demandes plus qualitatives, comme la mensualisation, l’échelle mobile et le contrôle des grilles de qualifications. Au tournant des années 1980, la revendication entame un recul, les motifs de grève tiennent plus à la…………………... de l’emploi qu’à une hausse du pouvoir d’achat. Mais, dans les années 2000, les conflits pour le pouvoir d’achat reprennent le dessus.

 

- Le second motif revendicatif tient à la durée du…………………….. : cette demande enregistre des succès considérables de 1840 à nos jours. Le thème du temps libre apparaît en 1833-1834, soutenu par les ouvriers du bâtiment qui revendique la journée de 10 h. En 1890, en France et en Europe, le 1er mai devient une journée de grève pour l’obtention de la journée de 8h. A partir de 1936, l’action collective déplace les revendications de la durée quotidienne de travail à celle de temps…………… (congés payés et réduction de la durée hebdomadaire du travail).

 

- Un nombre limité de conflits porte sur les ………………………….. de travail dont l’acceptabilité est marchandée sous la forme d’une indexation des salaires réels (« compromis fordiste »). A partir des années 1970, ils prennent une place de plus en plus importante montrant ainsi que la ………………….du travail fait maintenant partie des revendications salariales.

 

- Enfin, les conflits sur la discipline et la répression sont à la source de revendications portant sur les libertés syndicales. Les revendications liées à la place des organisations………………. ne naissent que dans les années 1880. On assiste ensuite à une recrudescence de ce type de conflits dans les années 2000 autour de la dénonciation du harcèlement moral.

 

 

 

       Cependant,  Ronald Inglehart, dans la « La révolution silencieuse », publié en 1977, souligne que les nouveaux mouvements sociaux apparus dans les années 1960 s’appuient plus sur des valeurs «…………………………….». Les conflits concerneraient moins la répartition des ressources, les revenus, les salaires ou le pouvoir que des questions liées à l'………………….., à la reconnaissance ou aux « droits ………………… ». Ceci résulte du développement, de la hausse du niveau d’instruction qui génère altruisme et solidarité (intérêt porté aux générations futures, par exemple), l'égalité hommes-femmes, le respect de l’environnement,...Ce sont sur ces nouvelles bases culturelles que se structuraient de nouveaux conflits sociaux autour de nouvelles causes. Les conflits sociaux sont dès lors perçus comme le résultat d’un……………………… entre ces « nouvelles » demandes sociales et l’incapacité des institutions à y répondre de façon convenable.

 

       Cette opposition entre valeurs matérialistes et valeurs post-matérialistes ne doit pas être surestimée : si, effectivement, certains mouvements renvoient clairement à des questions de reconnaissance (du mouvement « noir » aux États-Unis aux mouvements……………………… ou homosexuels), il ne faut pas oublier que les questions « matérialistes » demeurent importantes (la question des retraites en France, les mouvements d'opposition aux politiques d'austérité en Europe, ou encore le mouvement « Occupy Wall Street » aux États-Unis qui a fait des inégalités économiques son principal cheval de bataille). Du reste, la distinction entre les deux n'est pas toujours facile : les conflits du travail mêlent aussi bien les questions « matérialistes » que des questions de reconnaissance (face, par exemple, à certains modes d'évaluation) sans qu'il soit toujours aisé de distinguer où s'arrêtent les unes et où commencent les autres.

 

 

 

 

Doc. 3 :

4.1. Comment ont évolué les formes de protestation depuis 1981 chez les 18-29 ans et plus ?

 

 

 

5.1. A l’aide des documents précédents, du texte ci-dessous et du vocabulaire suivant, remplissez le texte à trous : identité, politique, internes, répertoires, Etat, leader, militants, non-conventionnelles, médias, agenda, réseaux, solidaires, occupations, plateforme, collective, conjoncture, entrepreneurs, externes, popularisation.

 

Les conflits de la société civile apparaissent quand des militants associatifs s’emparent d’un problème. Ils agissent comme de véritables “entrepreneurs de mouvements sociaux” cherchant à produire de l’action. Ils s’appuient sur des acteurs faibles, peu mobilisables, qui n’ont pas de reconnaissances institutionnelles. Les “entrepreneurs” font entrer le problème dans l’espace médiatique qui sert de caisse de résonance et permet la mobilisation de l’opinion publique. Le conflit est alors traité par le système politique sous la pression directe moins de l’acteur social que de l’opinion publique. La capacité symbolique de créer de l’émotion est la principale arme des acteurs du conflit. Le paradoxe est qu’ici, le “représentant” précède bien souvent l’acteur ou même crée l’identité de l’acteur social dans l’action. C’est un véritable renversement de la logique représentative auquel nous assistons : “l’image” de l’acteur existe largement avant l’acteur.

       Comme à toutes les époques, les groupes en lutte savent qu’une part de leur succès repose sur leur capacité à diffuser et à populariser leurs revendications. La manifestation, la grève de la faim, la séquestration, la destruction de produits ou l’appel à des comités de soutien sont autant de registres de cette nécessaire publicisation des conflits. Ces vingt dernières années, le recours aux mass-médias s’est progressivement affirmé comme une des plus sûres façons de séduire l’opinion et de se faire connaître du plus grand nombre. Aujourd’hui, les parties mobilisées sont conscientes de la nécessité de se faire entendre des journalistes et de véhiculer grâce à eux une image positive de leurs protestations. Pour ce faire, elles disposent souvent de professionnels chargés des liens avec la presse, personnes dont la mission est de rassembler les commentateurs porteurs de discours attestant de la réalité et de la légitimité du combat engagé.

(Source : B.Hérault et D.Lapeyronnie, La nouvelle société française, Armand Colin 1998)

 

 

 

 

 

       Les mouvements sociaux, apparus dans les années 1960, utilisent davantage des formes d’actions ……………………………………………qui, à force d’être utilisées, deviennent conventionnelles. Ainsi, il arrive parfois que l’organisation crée le mouvement social. Dans ce cas, les dirigeants de l’organisation agissent comme des « …………………………………….. de mouvements sociaux ». Ces dirigeants politisés vont s’emparer d’un problème et le porter sur la place publique. Pour cela, ils doivent :

 

- Mobiliser des ressources………………… : ce sont les………………….. qui consacrent leur temps et leur argent pour convaincre les populations concernées par le sujet que l’on veut mettre en avant. Un mouvement social est fort si les adhérents et les militants sont soudés dans l’action, s’ils se sentent…………………. Ceci suppose :

 

 

 

·         La désignation de l’adversaire : les nouveaux mouvements sociaux se battent sur le terrain…………………… et non dans l’entreprise. L’adversaire peut être un groupe d’industrie (le lobby nucléaire, par exemple) mais la négociation doit passer par le pouvoir politique et l’………….. est interpellé.

 

·         La fabrication d’un discours cohérent, l’élaboration d’une……………………. de revendications, la confection de tracts, de pétitions, de banderoles…qui pourront mobiliser la population ciblée. Ce n’est donc pas la conscience des acteurs qui détermine le mouvement mais le mouvement qui crée  l’………………. de l’acteur social dans l’action.

 

·         Le choix d’un…………………charismatique qui servira de porte parole auprès des médias et des pouvoirs publics. On peut remarquer que ce sont souvent des personnalités connues et reconnues qui facilitent l’accès aux médias : l’Abbé Pierre pour les sans-logis, Josiane Balasko et les sans-papier, Augustin Legrand, le fondateur des enfants de Don Quichotte, Nicolas Hulot, José Bové, Frigide Barjot ...

 

- Mobiliser des ressources………………….. : il faut faire partager au public la justesse de la cause que l’on défend. La popularisation du mouvement est une clé essentielle de sa réussite. Cela passe par :

 

·         L’utilisation de nouveaux……………………..de l’action collective (Charles Tilly) : La grève n’est plus possible comme forme d’action dans ce type de mouvement social. D’où la nécessité d’employer d’autres méthodes : boycott, marches de protestation, barrages routiers, …………………….de locaux, grèves de la faim, sit-in, fauchage de champs d’OGM, « freeze-in », « flash-mob » ...Plus les actions sont spectaculaires, plus elles vont attirer l’œil des……………. Plus elles sont festives, plus elles recevront un accueil favorable du public. La mise en scène doit être soignée.

 

·         L’utilisation de………………….. sociaux et médiatiques : pour faire connaître le mouvement, sa thématique, ses revendications, il faut utiliser son carnet d’adresse pour joindre la bonne personne au bon moment (« l’agenda politique »). Les médias jouent un rôle clé dans la……………………….. du mouvement et sur la pression qu’il effectue sur les pouvoirs publics. Le développement d’Internet et des réseaux sociaux (Facebook, Twitter…) et le recours à des vedettes du spectacle ou du sport, peuvent faciliter la mobilisation.

 

·         La maitrise de l’………………….. politique et de la…………………….. : une grève a plus de chance de réussir si la conjoncture est bonne (carnet de commande rempli, absence de chômeurs…). De même une action………………….. a de forte chance de réussir si elle se situe avant les élections et si elle est proche des préoccupations électorales des députés.

 

       Ces nouvelles formes d’action ne sont pas propres aux nouveaux mouvements sociaux. Le mouvement ouvrier les a aussi récupérées (l’action des ouvriers de Florange, par exemple).

 

 

5.2. Remplir les trous des schémas et frises suivants :

 

 

 

Les NMS utilisent de plus en plus les médias pour défendre leurs valeurs, voici le mécanisme permettant à ces actions médiatiques d’être efficace :

 

 

 

Les conflits ont vu peu à peu leurs formes se transformer :

 

Remplissez la frise suivante :

 

 

 

 

6.1. Savoir définir les termes suivants : Conflits sociaux, mouvements sociaux, régulation des conflits, syndicat.

 

…………………………………….. : ensemble de règles qui encadre l’expression des conflits et les manières de les résoudre.

 

…………………………………….. : action collective cherchant à transformer l’ordre social et/ou politique.Il se différencie du conflit social dans la mesure où il est porteur d’un nouvel ordre de vie.

 

…………………………………….. : lutte entre groupes sociaux pour l’obtention d’avantages matériels ou symboliques.

 

…………………………………….. : association privée, qui défend les intérêts de ses membres. Un …………………… de salarié est une association assurant l’organisation et la défense des salariés (ou de certaines catégories d’entre eux) pour la reconnaissance de leurs droits et l’adoption de mesures favorables aux travailleurs.